• Alexander Calder, 100 Yard Dash, 1969. The Baltimore Museum of Art: Gift of Ryda and Robert H. Levi, Baltimore, BMA 1987.215. © 2007 Artists Rights Society (ARS) New York.
  • George W. Rickey, Space Churn with Spheres, Variation III, 1972. The Baltimore Museum of Art: Gift of Ryda and Robert H. Levi, Baltimore, BMA 1987.223 © ADAGP, Paris 2016
  • Anthony Caro, Sheila’s Song, 1982. The Baltimore Museum of Art: Gift of Ryda and Robert H. Levi, Baltimore, BMA 1987.216. Photo by Erik Kvalsvik
  • Mark di Suvero, Sister Lu, 1978-1979. Gift of Ryda and Robert H. Levi, Baltimore. BMA 1987.219
  • Tony Smith, Spitball, 1961. The Baltimore Museum of Art: donation de Ryda et Robert H. Levi, Baltimore, BMA 1985.193. © 2007 Tony Smith/Artist Rights Society (ARS) New York. Photo by Howard Korn © ADAGP, Paris 2016
  • Tony Smith, Spitball, 1961. The Baltimore Museum of Art: donation de Ryda et Robert H. Levi, Baltimore, BMA 1985.193. © 2007 Tony Smith/Artist Rights Society (ARS) New York. Photo by Howard Korn © ADAGP, Paris 2016
  • isamu noguchi, untitled, 1958, acier inoxydable. The Baltimore Museum of Art: Collection Alan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • germaine richier, tauromachy, 1953, bronze. The Baltimore Museum of Art : CollectionAlan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • max bill, endless ribbon, 1953 (original 1935), granite. The Baltimore Museum of Art : CollectionAlan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • emile-antoine bourdelle, fruit, 1911, bronze. The Baltimore Museum of Art : Collection Alan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • henry moore, three piece reclining figure no.1, 1961-1962, bronze. The Baltimore Museum of Art : CollectionAlan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • marino marini, the miracle, 1954, bronze. The Baltimore Museum of Art : Collection Alan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • raymond-duchamp-villon, horse, 1966, bronze (1/9), The Baltimore Museum of Art : Collection Alan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • mario negri, large monumental allegory, c.1960, bronze. The Baltimore Museum of Art : Collection Alan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • henri laurens, large bather, 1947, bronze, The Baltimore Museum of Art : CollectionAlan et Janet Wurtzburger © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • jose ruiz de rivera, construction 140, 1971, acier inoxydable, moteur. The Baltimore Museum of Art : donation de ryda et robert h.levi, baltimore © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • joan miro, head, 1974, bronze. The Baltimore Museum of Art : donation de ryda et robert h.levi, baltimore © ADAGP, Paris 2016. photo : dominique haim.
  • mark di suvero, sister lu, 1978/1979, steel. The Baltimore Museum of Art : donation de ryda et robert h.levi, baltimore. photo : dominique haim.
  • michael heizer, height part circle, 1976/1987, granite, The Baltimore Museum of Art : donation de ryda et robert h.levi, baltimore. photo : dominique haim.
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Les jardins de sculptures du Baltimore Museum of Art

Destinations - 13/12/2016 - Article : Barbara Fecchio - Photos : Dominique Haim - Interview : Barbara Fecchio

Afin de vous faire découvrir de nouveaux parcs de sculpture à travers le monde, Sculpture Nature s’est entretenu avec deux membres de l’équipe du Baltimore Museum of Art à Baltimore aux Etats-Unis : Oliver Shell, conservateur de la collection de peintures et de sculptures européennes, et Brad Pudner, jardinier en chef.

Sculpture Nature : Le Baltimore Museum of Arts a ouvert ses portes en 1914, mais le Wurtzburger Sculpture Garden et le Levi Sculpture Garden n’existent respectivement que depuis 1980 et 1988. Pourquoi le musée a-t-il décidé de créer non seulement un mais deux jardins de sculpture ?
Oliver Shell : Les familles Wurtzburger et Levi étaient toutes les deux très impliquées dans le musée et elles possédaient d’importantes collections dans des jardins privés, situés sur plusieurs villes de l’état du Maryland. Bien que quelques œuvres aient été acquises sur les conseils du musée, les collections ont essentiellement été composées par les collectionneurs qui en on fait donation au musée à différents moments. Pour chacune d’elle, une parcelle de terrain a dû être acquise, ou, dans le cas du Levi Sculpture Garden, louée à l’université voisine John Hopkins.

ScNa : En tant que conservateur, pourriez-vous nous dire comment vos choix façonnent ces jardins qui accueillent 34 chefs d’œuvre de la sculpture moderne et contemporaine ?
O.S. : La collection Wurtzburger a été en grande partie acquise par Alan et Janet Wurtzburger entre 1955 et 1973. Parmi les œuvres les plus anciennes on trouve un Balzac de Rodin et une figure allégorique de Fruit ou Pomone de Bourdelle. Parmi les plus récentes, on trouve un stabile de Calder et une pièce abstraite de Noguchi sur l’étang. La plupart des œuvres datent de l’après-guerre, comme un Marini, un Lipchitz et un Zadkine, qui font référence à la guerre. Le Zadkine, par exemple, est intitulé The Destroyed City1957 – une version plus petite du monument de Rotterdam. Les œuvres du Levi Sculpture Garden ont, quant à elles, été acquises entre 1960 et 1988. La plupart d’entre elles sont abstraites et plusieurs sont issues du mouvement minimaliste américain, avec des artistes comme Michael Heizer et Tony Smith. La plupart des œuvres sont des assemblages plutôt que des fontes de bronze avec une seule exception, une ravissante tête de hibou de Joan Miró.

ScNa : Est-ce que les collections de sculpture extérieures évoluent? Si oui, comment ?
O.S. : D’une certaine façon, il y a une évolution constante, du fait du milieu naturel dans lequel elles sont situées. Récemment, nous avons été très attristés par la perte d’un immense chêne, mais en même temps cette partie du jardin profite maintenant de plus de lumière. Il nous arrive occasionnellement de déplacer les sculptures pour les mettre en valeur et les re-contextualiser. A l’avenir, nous espérons faire cela plus souvent et peut-être même ajouter ou remplacer quelques œuvres.

ScNa : Quelles activités, visites, projets le musée propose-t-il pour maintenir le jardin vivant tout au long de l’année ?
O.S. : Nous proposons régulièrement des visites du jardin avec l’intervention d’un conservateur et du chef jardinier. Dans le Wurtzburger Garden, nous accueillons également un festival de jazz en été. Comme le Maryland bénéficie d’un climat relativement doux tout en ayant des saisons assez marquées, le jardin reste vivant grâce à des floraisons échelonnées sur les saisons. Nous constatons que les visiteurs, qu’ils soient seuls ou en groupe, profitent de la beauté des jardins pour s’évader de la ville qui les entoure.

ScNa : Les musées, les institutions privées et publiques semblent être de plus en plus conscientes de bénéfices cognitifs des jardins de sculptures pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de sénilité. A travers les arts plastiques, ils offrent des programmes et des activités spécialement conçus pour l’amélioration de leur bien-être et de leur qualité de vie. Avez-vous récemment pris des initiatives particulières pour accueillir des publics ayant des besoins spécifiques? Si oui, pourriez-vous nous les décrire et nous dire rapidement comment elles ont été accueillies par le public ?
O.S. : Je ne suis pas au courant d’une quelconque utilisation des jardins pour des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. En revanche, nous proposons régulièrement des classes de yoga dans le Levi Garden. 

ScNa : Le Yorkshire Sculpture Park est actuellement en train de restaurer The Family Man, de Barbara Hepworth. Dans un article récent, la conservatrice du département de sculpture du YSP, parle de ce processus et de l’importance de rester fidèle aux intentions de l’artiste lors de la rénovation de la couleur et des matériaux. J’imagine que vous êtes confrontés au même problème avec les sculptures en extérieur.
O.S. : Oui, nous avons récemment repeint le grand stabile de Calder, 100 Yard Dash, dans le Levi Garden et nous avons eu besoin des conseils très précis de la Fondation Calder pour trouver la teinte exacte dans les peintures dont nous disposons aujourd’hui. Nous avons également dû restaurer des œuvres qui avaient souffert du gel ou effacer des graffiti. Nous sommes également sur le point de commencer une importante restauration de notre sculpture de Mark di Suvero, Sister Lu, 1978-1979, qui nécessitera l’intervention d’une grue afin de la retirer du jardin.

ScNa : Sculpture Nature : qu’inspire pour vous cette association ?
O.S. : Alors que certaines sculptures sont anti-naturalistes, comme le Horse futuriste de Raymond Duchamp-Villon, l’expérience de pouvoir observer la sculpture à la lumière naturelle, entourée de végétation, est esthétiquement bien plus satisfaisante qu’en intérieur. 

ScNa : Pourriez-vous recommander un parc de sculptures à nos lecteurs ?
O.S. : Storm King, dans l’état de New York, est sans doute mon préféré. Assurez-vous d’emporter de bonnes chaussures si vous y allez!

ScNa : Comment les deux jardins ont-ils été conçus ? Quelles sont leurs plus grandes qualités ?
Brad Pudner : Le Wurtzburger Garden comprend une série de petits squares pavés de grès bleu pour exposer les sculptures constituant le point focal d’une fontaine ou d’un bassin avec un petit pont de pierre. Les zones plantées adoucissent le ciment et la pierre. Le Levi Garden est plus naturel, un vallon boisé avec une terrasse grandiose offrant une vue d’ensemble avant de descendre les escaliers pour rejoindre un chemin qui fait le tour du jardin. On y trouve également une pergola de glycines qui crée un espace ombragé où l’on peut s’asseoir en été.

Sculpture Nature : Existe-t-il une relation particulière entre les sculptures et la flore qui les entoure, et comment ce dialogue évolue-t-il au cours des saisons ? Introduisez-vous de nouveaux arbres et de nouvelles plantes de temps à autre ?
B.P. : Les sculptures étant le point focal du jardin, la végétation leur sert presque de décor. Mais il y a quelques exceptions, comme le grand parterre de fleurs près du restaurant, ainsi que le bassin et les jardinières qui agrémentent les entrées et les bancs (tous deux dans le Wurtzburger Garden). Même si les plantations servent principalement de toile de fond, elles comprennent des plantes florissantes qui en font également de ravissants jardins. Les caractéristiques de certaines plantes révèlent la qualité du travail de paysagisme. Les arbres à feuilles persistantes se distinguent en hiver. Les annuelles et les vivaces à la floraison éphémère offrent des touches de couleur et des textures plus douces, plus variées, et des teintes changeantes, au fil des saisons. De nouvelles plantations sont ajoutées avec soin lorsque certaines zones ont besoin d’être rafraîchies.  

ScNa : Combien de jardiniers travaillent au musée ? Engagez-vous des travailleurs saisonniers en été ou en hiver ? Pourriez-vous nous parler brièvement de leur travail ?
B.P. : Je passe beaucoup de temps à travailler sur le terrain, avant de m’investir dans des nouvelles missions auprès du service communication. J’ai également l’équivalent de 1,5 jardiniers (avec un mi-temps), et j’emploie des entreprises de paysagisme pour les projets plus imposants. Les jardiniers font tout, de la plantation à l’entretien qui comprend des tâches variées, comme le paillage, le désherbage, le taillage, la tonte, l’arrosage et le ramassage des feuilles. 

ScNa : Quelle est la relation entre les jardiniers et les sculptures, en terme d’appropriation de l’œuvre d’art ?
B.P. : Etant donné que les sculptures sont pour la plupart ancrées, l’échange que j’ai avec les conservateurs relève plus de l’interprétation. Récemment, j’ai pris plaisir à mener avec Oliver (Shell, ndr) des visites guidées au cours desquelles il présente des œuvres et je m’attarde sur le paysagisme et les plantes. Souvent, nous travaillons également avec des conservateurs en sculpture, essentiellement en ce qui concerne les précautions particulières à prendre lorsque nous taillons certaines plantes qui poussent à proximité des sculptures, etc.

ScNa : Sculpture Nature : qu’évoque pour vous cette association ?
B.P. : J’aime en savoir plus sur l’art et travailler sur le jardin de façon à optimiser l’expérience de celui qui observe la sculpture. J’aime étudier cette question avec les conservateurs et les familles donatrices qui font partie du conseil d’administration.

 ScNa : Pourriez-vous recommander un parc de sculpture à nos lecteurs ?
B.P. : Le BMA est un trésor unique, mais il existe quelques autres jardins que j’ai particulièrement aimés, comme le Hirshhorn à Washington, D.C. et le Millenium Park de Chicago, même si c’est un peu plus qu’un parc de sculptures.

Baltimore Museum of Art
10 Art Museum Drive, Baltimore, MD 21218-3898
Téléphone : (443) 573-1700
artbma.org

Le Janet and Alan Wurtzburger Sculpture Garden et le Ryda and Robert H. Levi Sculpture Garden sont ouverts tout au long de l’année du mercredi au vendredi de 10h au coucher du soleil, et le samedi et le dimanche de 11h au coucher du soleil. Fermetures occasionnelles pour intempéries ou à l’occasion d’évènements privés.