• martin creed, Martin Creed, Work No. 2630 UNDERSTANDING, 2016, Néon rouge, acier, dimensions approximatives 658.6 x 1524 x 66 cm. Courtesy l'artiste et Gavin Brown’s enterprise New York/Rome © Public Art Fund, NY.
  • martin creed, Martin Creed, Work No. 2630 UNDERSTANDING, 2016, Néon rouge, acier, dimensions approximatives 658.6 x 1524 x 66 cm. Courtesy l'artiste et Gavin Brown’s enterprise New York/Rome © Public Art Fund, NY.
  • Deborah Kass, OY/YO, 2015, aluminium peint, photo © Etienne Frossard. Courtesy Two Trees Management Co.
  • Isa Genzken, Two Orchids, 2015, aluminum et acier inoxydable, laque. hauteur appr. 1000 cm. Courtesy Galerie Buchholz, Cologne/Berlin/New York et David Zwirner, New York/London. Courtesy Public Art Fund, NY © 2015 Artists Rights Society (ARS), New York / VG Bild-Kunst, Bonn
  • Isa Genzken, Two Orchids, 2015, aluminum et acier inoxydable, laque. hauteur appr. 1000 cm. Courtesy Galerie Buchholz, Cologne/Berlin/New York et David Zwirner, New York/London. Courtesy Public Art Fund, NY © 2015 Artists Rights Society (ARS), New York / VG Bild-Kunst, Bonn
  • Bernar Venet, Disorder: 9 Uneven Angles, 2015, cor-ten © 2016 Bernar Venet/Artists Rights Society (ARS), New York. Paul Kasmin Gallery. Photo : Dominique Haim
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Art Public à New York, été 2016 (1/2)

Actualités - 10/05/2016 - Article : Barbara Fecchio

New York : une ville qui ne manque pas d’activités en extérieur, surtout dès que les beaux jours arrivent. Nous vous proposons ici une promenade qui vous permettra de découvrir une sélection parmi les nombreuses installations et sculptures temporaires à ciel ouvert.

Martin Creed, Work No. 2630 UNDERSTANDING
Brooklyn Bridge Park’s Pier 6
Jusqu’au 23 octobre 2016

Sur la jetée du Pier 6 du Brooklyn Bridge Park s’élève une enseigne géante au néon rouge. 15 mètres de large pour 8 mètres de haut, tournant sur elle même à des vitesses variables, et qui porte le mot « understanding » (comprendre en français). Il s’agit de la dernière œuvre monumentale de l’artiste britannique Martin Creed, installée là depuis le 4 mai dernier dans le cadre des projets artistiques du Public Art Fund.

Martin Creed est un poète du quotidien 1— Nicholas Baume, Public Art Fund Director & Chief Curator.

Connu autant pour ses installations lumineuses que pour ses tableaux ou sa musique, la pratique artistique de Martin Creed interroge souvent le quotidien, les « rien », les liens visibles et invisibles qui façonnent nos vies. La genèse d’Understanding, racontée dans une interview avec Nadja Sayej dans The Guardian, provient d’un jeu mis en place pour communiquer avec sa belle-fille quand elle était petite. Trois gestes, respectivement « peace », « love » et « understanding », formaient une sorte de code secret, lui permettant de surpasser les débuts difficiles d’une relation, et communiquer avec elle. De l’intimité de ce lien à l’exposition publique au Brooklyn Bridge Park, cette installation s’ouvre à toute interprétation. Avec Understanding, l’artiste soulève une question qui ne s’arrête pas à la sphère privée : se comprendre et comprendre l’autre.

Pour aller plus loin, vous pouvez visiter The Back Door, première rétrospective américaine dédiée au travail de Martin Creed, au Park Avenue Armory, du 8 juin au 7 août 2016.

Deborah Kass, OY/YO
Brooklyn Bridge Park, Main Street lawn
Jusqu’au 31 août 2016

Du néon rouge à l’aluminium jaune, le Brooklyn Bridge Park ne cesse pas de nous surprendre avec ses couleurs franches et éclatantes. Sur les hauteurs du Main Street lawn, vous vous trouverez face à deux lettres en aluminium mesurant près de 2 mètres et demi de haut : OY ou YO, tout dépend de votre point de vue.  OY/YO est la première sculpture monumentale de l’artiste américaine Deborah Kass.

Pile au moment des vacances, trois des plus grandes communautés new-yorkaises réunies en paix, amour et OY. 2 — novembre 2015, Deborah Kass.

Visible depuis Manhattan, OY/YO est un clin d’œil aux différentes communautés qui vivent à Brooklyn. En effet, ce diptyque fait référence à plusieurs expressions linguistiques : « Yo » appartient au slang/langage urbain de Brooklyn, mais aussi à la traduction de « je suis » en espagnol. Son inverse, « Oy »,  est une expression appartenant à la culture Yiddish « Oy Vaï », mots très courant même en anglais, surtout dans sa formulation raccourcie « Oy ».  Une sculpture qui trouve sa raison d’être à Brooklyn, selon l’artiste, mais aussi dans n’importe quel quartier de la ville de New York ou ailleurs, car elle s’adresse, de façon générale, aux différentes communautés qui cohabitent dans une ville.

Isa Genzken, Two Orchids
Doris C. Freedman Plaza
Central Park, Manhattan
Jusqu’au 21 août 2016

Deux orchidées en aluminium, mesurant respectivement 10,3 et 8,5 mètres de haut, jaillissent de l’entrée sud-est de Central Park, depuis la Doris C. Freedman Plaza. Les plus férus en art contemporain se rappelleront d’elles, présentées lors de la 56ème Biennale de Venise : il s’agit du travail de l’artiste allemande Isa Genzken.
Le thème floral n’est pas anodin pour l’artiste. Sa première fleur monumentale date d’une vingtaine d’années : Rose II, originairement créée en 1993 et revue en 2007, avait été exposée sur la terrasse du New Museum en 2010, dans le cadre du Façade Sculpture Program.

Pour moi New York a un lien direct avec la sculpture… C’est une ville incroyablement stable et solide.3Isa Genzken 

Les deux orchidées dialoguent avec le paysage urbain de New York d’une façon extrêmement élégante et légère, malgré leurs dimensions monumentales. Les proportions, la perception sensorielle des objets, des images et leur intégration dans l’architecture, la nature ainsi que la culture de masse, sont toujours un terrain d’exploration pour l’artiste.

Pour Genzken la neutralité décorative des orchidées en fait la fleur la plus représentative de notre époque – omniprésente, ouverte à plusieurs significations et globale. 4— Nicholas Baume, Public Art Fund Director & Chief Curator (dossier de presse)

Il est aujourd’hui aisé de trouver dans le commerce de fausses roses en plastique. De la même façon la fausse orchidée, souvent fabriquée en Asie et entièrement composée de plastique, est devenue un objet de décoration que tout le monde peut se procurer. Ce qui était propre au monde naturel, a été reproduit dans le monde de la consommation de masse et est devenu, selon l’artiste, un symbole de notre période historique, omniprésent à l’échelle mondiale.

Bernar Venet, Disorder: 9 Uneven Angles
Union Square
East 17th Street et Broadway, Manhattan
Jusqu’au 22 juin

Au croisement entre la East 17th street et la Broadway, carrefour très fréquenté par les piétons et les voitures, vous trouverez une structure pointue, minimaliste et monumentale : il s’agit de Disorder: 9 Uneven Angles de l’artiste français Bernar Venet. Composée de neuf poutres d’acier oxydé de hauteurs et d’angles différents, la sculpture a été réalisée dans l’usine hongroise de l’artiste, à Nagykörös, et est arrivée à New York par bateau.
Il est intéressant d’observer comment la sculpture dialogue avec l’architecture qui l’entoure et de quelle façon elle influence notre regard. Souvent, les sculptures de Venet accompagnent et donnent une direction précise au regard du visiteur, avec des courbes douces mais captivantes. Ici les angles suggèrent un mouvement plus agressif et chaotique, mais néanmoins harmonieux.
Au même moment, la galerie Paul Kasmin expose les sculptures de Bernar Venet Angles jusqu’au 18 juin 2016.

1 Phrase originale : Martin Creed is a poet of the everyday.
2 Phrase originale : Just in time for the holidays, three of New York City’s greatest communities come together in peace, love, and OY.
3 Phrase originale : To me, New York has a direct link with sculpture… (it) is a city of incredible stability and solidity.
4 Phrase originale : For Genzken the decorative neutrality of the orchid makes it the quintessential flower of our period – ubiquitous, porous to meaning, and global.