• cornelia parker, Transitional Object (PsychoBarn), 2016, photo de alex fradkin, courtesy l'artiste.
  • MARTIN PURYEAR, BIG BLING, 2016. bois traité et laminé, contreplaqué, fibre de verre, feuilles d'or, 40 X 10 X 38 FT. COLLECTION OF THE ARTIST, COURTESY OF MATTHEW MARKS GALLERY © MARTIN PURYEAR. PHOTO: YASUNORI MATSUI
  • Elmgreen & Dragset, Van Gogh’s Ear, 2016, Photo © Guillaume Ziccarelli / Jason Wyche Courtesy l'artiste et Public Art Fund, NY
  • Elmgreen & Dragset, Van Gogh’s Ear, 2016, Photo © Guillaume Ziccarelli / Jason WycheCourtesy l'artiste et Public Art Fund, NY
  • Tom Friedman, Looking up, 2015, courtesy Galerie Luhring Augustine
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Art Public à New York, été 2016 (2/2)

Actualités - 19/05/2016 - Article : Barbara Fecchio

Deuxième volet de notre promenade new yorkaise à la découverte d’œuvres d’art public temporaires à New York, durant la période estivale 2016.

Tom Friedman, Looking Up
Jusqu’à fin juillet 2016
Park Avenue et East 53rd Street, New York

L’artiste américain Tom Friedman est très connu pour son utilisation d’objets appartenant à la sphère du quotidien comme matériaux de création. Parmi les matériaux les plus insolites figurent : cure-dents, chewing-gum, gobelets et pailles en plastique, spaghettis cuites et séchées ainsi que des poils, pour en nommer quelques-uns.De plus, Tom Friedman joue souvent avec les proportions, proposant tour à tour œuvres minuscules ou extrêmement imposantes à l’observateur. 
La sculpture monumentale que vous trouverez au croisement de Park Avenue et la 53ème rue est un nouvel exemple de ces deux aspects de son travail : le jeu de proportions et l’utilisation d’objets usuels. Il s’agit donc de Looking Up : une figure quasi-humaine mesurant plus de 10 mètres de haut, entièrement couverte de papier d’aluminium écrasé ; de celui que nous trouvons habituellement dans nos cuisines.
Looking Up, figure humaine disproportionnée et par moments inquiétante, vous invite a poser votre regard ailleurs, vers le ciel, vers les imposants bâtiments qui constituent New York et qui, à leur tour, influencent inévitablement la perception de cette sculpture. Looking Up est une invitation à s’agrandir de l’intérieur, à changer de point de vue, à tomber presque en arrière pour prouver un sens d’émerveillement et une sensation de vertige.

Elmgreen & Dragset, Van Gogh’s Ear
Jusqu’au 3 juin 2016
Rockefeller Center

Le duo d’artistes scandinaves Michael Elmgreen et Ingar Dragset est devenu célèbre grâce à Prada Marfa (2005) : une sculpture perdue dans le désert du Texas, reproduction à échelle humaine d’une boutique Prada présentant sa collection automne/hiver 2005, visible à travers de sa vitrine. Utilisée comme scène pour des shootings de haute couture ou encore lieu de pèlerinage pour de nombreuses pop stars, la sculpture est désormais devenue un véritable centre d’intérêt culturel pour cette zone désertique.
Le plus troublant, pour celui qui regarde l’œuvre, est l’étrange association entre une boutique de haute couture et sa localisation, une zone désertique. Ce décalage est une des clés de compréhension du travail de Elmgreen et Dragset.
Un décalage que nous retrouvons aussi dans une de leurs dernières œuvres : Van Gogh’s Ear, une piscine verticale de 9 mètres de haut ayant la forme de l’oreille de Van Gogh. Cette œuvre, actuellement exposée au Rockefeller Center à New York, propose une reflexion sur la question de l’espace vital dont chaque individu a besoin pour survivre.

Big Bling, Martin Puryear
Madison Square Park
Du 16 mai 2016 au 8 janvier 2017

Chaque année, depuis trente-trois ans, le programme culturel du Madison Square Park Conservancy, le MAD.SQ.Art, propose l’installation d’une œuvre temporaire d’art public dans le parc. En 2016, le sculpteur américain Martin Puryear présente Big Bling : plus de 12 mètres de haut pour 11,5 mètres de large et 3 mètres de profondeur, il s’agit de la plus grande sculpture en extérieur réalisée par l’artiste jusqu’à ce jour.
Une fois montée et installée, Big Bling sera composée de sept sections en contreplaqué et bois compressé et d’une maille de chaîne en or dans sa partie supérieure.
La sculpture se prête à plusieurs interprétations : une figure abstraite évoquant un animal, une structure liée à l’architecture ou encore une suggestion de limitation et emprisonnement. À noter aussi que le mot « bling » appartient à la culture urbaine rap des années 1990 et fait référence aux accessoires et bijoux très brillants exhibés par les jeunes durant cette période. 
Pour suivre la fabrication de l’œuvre, rendez vous sur le blog du Madison Square Park.

Cornelia Parker, Transitional Object (PsychoBarn)
Le jardin sur le toit du The Metropolitan Museum of Art
1000 Fifth Avenue at 82nd Street
Jusqu’au 31 octobre

Prenons de la hauteur. Nous vous proposons d’entrer au Metropolitan Museum of Art et de rejoindre sa fameuse terrasse sur le toit. Inspirée par les peintures d’Edward Hopper et par le Batse Hotel, fameuse maison devenue iconique grâce au film d’Alfred Hitchcock Psychose (1960), vous vous trouverez face à la dernière sculpture monumentale de l’artiste britannique Cornelia Parker : Transitional Object (PsychoBarn).
Comme elle l’affirme dans une interview pour The MET à propos de ce travail, c’est le fait de se retrouver à une hauteur inhabituelle dans une ville qui possède un horizon d’immeubles si dense et particulier, qui lui a donné envie de placer cette structure architecturale sur le toit.
PsychoBarn mesure environ dix mètres de haut et est constituée de débris d’une ancienne grange recyclée de la même couleur que la sculpture. En revanche, vous remarquerez qu’il ne s’agit pas d’un modèle complet mais d’un assemblage de deux façades soutenues par un échafaudage en arrière plan. Une fois de plus, un contraste très recherché avec la skyline solide et imposante de Manhattan.