• Bernar Venet, Quatre lignes indéterminées, 2011
 Œuvre présentée Place Antonin Poncet dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Bernar Venet, 212.5° Arc × 26, 2008 
Œuvre présentée Place Antonin Poncet dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Bernar Venet, Arcs en désordre : 5 Arcs × 5, 2003-2008
Œuvre présentée Place Antonin Poncet dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Bernar Venet, Arcs en désordre : 5 Arcs × 5, 2003-2008 
Œuvre présentée Place Antonin Poncet dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Bernar Venet, 85,5° Arc × 8, 2018 Œuvre présentée dans le jardin du Musée des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Bernar Venet, Ligne indéterminée, 1997 Œuvre présentée dans le jardin du Musée des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019)
Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Œuvre : Effondrement : 9 angles, 2011 Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Œuvre : Arcs en désordre : 11 arcs, 2014 Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Œuvres : Points / désordre / dispersion, 2014 et Combinaison aléatoire de points, 2009-2018 Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Œuvres : Gold Round with "Quantification", 2012 et Round Saturation (Gold) with 23 on Top, 2011 Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
  • Vue de l’exposition "Bernar Venet, rétrospective 2019-1959" au MAC Lyon (21 septembre 2018 – 06 janvier 2019) Œuvre : La ligne droite - La ligne objet / La ligne instrument / La trace de la ligne comme mémoire tangible du geste pictural, 2007 Crédit photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2018
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Bernar Venet, Une rétrospective 2019-1959 au MAC Lyon

Actualités - 01/12/2018 - Article : Olivier Gabrys

La très complète rétrospective proposée par le Musée d’Art Contemporain de Lyon retrace l’ensemble de la recherche artistique de Bernar Venet, à partir de ses premières productions de jeunesse et des œuvres réalisées au cours de son service militaire à Tarascon, en 1961. A cette époque, Bernar Venet découvre, fasciné, l’intensité de présence de la matière goudron, la profondeur du noir. L’artiste engage et inscrit son corps entier, dans une première performance au milieu de détritus et de cartons.

Il est particulièrement intéressant d’appréhender l’intégralité des médiums investis de Bernar Venet (sculptures, peintures, diagrammes, vidéo, compositions sonores, photographies, poèmes…), en la parcourant dans le sens chronologique. Pour mieux comprendre le fil de la pensée de l’artiste en fonction des dates, des lieux, des rencontres. Pour en saisir l’évolution sensible et touchante, les étapes-clefs de sa réflexion, des choix de matériaux et de mises en forme.

Comme ce premier geste sculptural où Bernar Venet installe en 1963 un tas de charbon, pour poser à la lumière du jour la matière, en un volume inaugural et indéterminé. Des aplats de cartons compressés recouverts de peinture industrielle luisante et d’autres de goudron, en passant par les points, les lignes et les surfaces, pour, avec le travail de l’acier et le déploiement en volumes imposants, se détacher de l’accroche murale, l’oeuvre de l’artiste apparaît comme une patiente conquête de l’espace. À traverser, à habiter, à densifier.

Comme les tronçons de tubes et cartons brillants qui, dans la salle du troisième étage du musée, invitent à appréhender un premier espace rendu presque ludique par la vivacité des couleurs et des formes d’une première période, avant de plonger dans l’exploration de la matière et du noir.

Comme le départ pour New York et les Etats-Unis en 1966 qui ouvre de nouvelles perspectives vers la formulation d’une pensée singulière, conceptuelle, la rencontre avec d’autres artistes de la Judson Church, des scientifiques, des philosophes.

Comme les couleurs vives des cadres/supports imposants où dansent et se superposent des formules mathématiques.

Comme les couleurs changeantes, vivantes de l’acier Corten des œuvres les plus récentes, qui investissent et occupent le premier étage.

Le gigantisme de certaines pièces s’impose, avec leurs lignes de force, leurs tensions, comme la résolution d’un déséquilibre, d’un vertige de l’espace, parvenu juste avant nous, avant notre arrivée.

Dans un mélange de fascination et d’immédiateté, l’expérience plastique que propose Venet, induit un rapport troublant à la temporalité, comme si nous arrivions juste après, presque trop tard, pour profiter pleinement de l’instant créateur (de l’accident?) dont le résultat s’offre à nos yeux. Car il y a une certaine proximité que l’on éprouve avec ces œuvres, par leur sobriété, presque une simplicité qui appelle l’évidence de la rencontre.
Des faits matériels, monosémiques, posés là, pouvant susciter une certaine sensation de sécheresse, d’aridité. Comme une mise à distance. À chaque visiteur de s’approcher, de parcourir cette distance, de se l’approprier. Pour accéder à une part de sa propre histoire.

J’ai aimé prendre le temps de la rencontre avec chacune des périodes de Venet, d’ouvrir la possibilité d’un dialogue intérieur pour saisir l’énergie contenue dans chaque œuvre. Mon corps a pu ainsi paisiblement voyager, se laisser mouvoir et décaler, à travers les dynamiques de mouvement, induites par les formes dessinés dans l’espace. Il y a chez Venet comme une persistante recherche d’équilibre entre le plein, le saturé, le chaos et l’épure, le juste assez, la présence simple. Il joue en nous des résonances, des vibrations possibles, à travers les coulées de matière figée, la gravité et la présence monolithe de ses sculptures imposantes.
C’est peut-être son rapport à la science, au physique, au tangible, à la donnée géométrique qui occupe et constitue notre monde et notre environnement qui me rend ses œuvres proches, accessibles.

Des arcs, des angles, des lignes, des chutes, autant d’éléments, de dynamiques et de élans d’espace, de vocabulaire commun avec mon activité de chorégraphe. Et si les œuvres de Bernar Venet étaient des instants de danse figée, saisie dans la matière solide ? Chaque œuvre est un objet plastique, et pourtant le corps et la pensée (l’idée) ne paraissent jamais loin, suggérés, souvent contenus dans la pièce elle-même.

Des œuvres qui nous embrassent, comme elles semblent embrasser l’espace qui les accueille et les contient.

Bernar Venet, Une rétrospective 2019-1959
commissariat de Thierry Raspail
Jusqu’au 6 janvier 2019
MAC Lyon, musée d’art contemporain de Lyon, France
Du mercredi au vendredi de 11h à 18h, le samedi et dimanche de 10h à 19h