• Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © IAC Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © IAC Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © IAC Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © IAC Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © Blaise Adilon Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © Blaise Adilon Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © Blaise Adilon Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © Blaise Adilon Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
  • Vue de l’exposition Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s Sculpture à l’IAC du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019 © Blaise Adilon Courtesy de l’artiste, Galerie Jocelyn Wolff, Paris ; Meyer Riegger Berlin/Karlsruhe ; Greta Meert, Brussels
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Katinka Bock à l’IAC de Villeurbanne

Actualités - 17/12/2018 - Article : Olivier Gabrys

Troisième et dernier volet d’un cycle d’expositions européennes, entamé au MUDAM Luxembourg et poursuivi au Kunst Museum Winterthur en Suisse, l’artiste allemande Katinka Bock investit avec « Radio / Tomorrow’s Sculpture » l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne, qui soutient depuis longtemps sa pratique sculpturale. Après avoir intitulé les deux premières étapes de ce cycle « Smog » et « Sonar », l’artiste explore plus avant, avec « Radio » la notion de flux mouvants et invisibles, transformant la
matière et les espaces qu’elle investit.

L’exposition présente des œuvres existantes, mais aussi des projets spécifiques, résultat des explorations des conditions physiques et matérielles proposées par l’IAC, des œuvres en devenir, en mouvement, réactivées en fonction de l’horizontalité de ce nouveau lieu.

Sa démarche parle du corps, de l’organique, s’adresse au corps du visiteur, s’appuie sur la physicalité, en donnant à voir, à deviner, à ressentir le geste sensible de l’artiste au travail. La matière roulée, pliée convoque souvent les replis du corps, des recoins, des espaces d’expériences et de mémoire, parfois dissimulés à notre vue. La démarche n’est pas celle d’un repli sur soi ; au contraire, elle assume un regard qui se tourne vers l’extérieur, vers les extérieurs, bien au-delà des murs et des portes volontairement laissées ouvertes de l’IAC. Il y est question d’amollissement, d’affaissement des chairs, de malléabilité, tant les œuvres rendent ce corps presque visible, palpable, tant le geste de l’artiste est présent dans les formes qu’elle a fait naître.
Katinka Bock joue de l’absence et de la présence, des empreintes et des traces : les plaques de terre crue sur lesquelles les visiteurs présents le jour du vernissage ont marché, seront normalement de retour et exposées à partir du mois de janvier.
Autres témoins sensibles : les discrètes photographies noir et blanc qui ponctuent les espaces et révèlent des fragments du corps de l’artiste.

L’avancée du temps, elle aussi, impose ses dessins, ses traces, sur les différents matériaux ici rassemblés : cylindres lourds, tissu ou plaques de cuivre, exposés les uns à la force de l’eau, dans la mer ou un fleuve, ou à la caresse brûlante de la lumière, pour les autres, sur les toits d’un autre musée. La nature est là, évoquée, saluée, intégrée dans le long processus de production d’œuvres qui font dialoguer des lieux, des temporalités différentes. Les jours se succèdent et les cinquante cubes de l’oeuvre « Calender » changent, un à un, de place dans la première salle de l’exposition.

Katinka Bock imbrique le dehors et le dedans, n’hésite pas ouvrir des espaces d’ordinaire interdits au regard du public, fait courir et circuler les tuyaux de cuivre d’un radiateur, qui traversent les bureaux de l’administration. La chaleur ainsi diffusée jouxte volontairement des zones en prise au froid de l’extérieur. La circulation de l’air, en écho à celle du visiteur, laissé libre de faire circuler, de déplacer son regard, pour créer de nouveaux paysages, faits de matières posées là, en équilibre.

Car l’artiste joue avec la gravité, avec les forces, les tensions. Forme fragile, enserrée par un ruban métallique qui s’incruste à même la cloison, volume (accueillant, menaçant ?) suspendu dans l’embrasure de la porte. Dans un habile jeu de poids et d’équilibre d’apparence précaire, rien ne paraît fixé. Tout est susceptible de se transformer encore, avec le temps, avec l’arrivée peut-être d’un filet d’eau de pluie, acheminé par un raccordement avec la gouttière extérieure. Transparence, évaporation, subtile évocation des présences, des éléments de la nature, comme ces cactus de bronze et de cendres qui défient les lois de la gravité, comme les écorces des platanes qui découpent, moulées, l’espace d’un nouvel horizon.
J’ai apprécié cet accueil du mouvement, dans des espaces sensibles qui appellent la recherche libre d’autres formes de corps, dansées celles-là. Elles furent rendues possibles par la visite intitulée « Postures à l’oeuvre », proposée régulièrement par la chorégraphe lyonnaise Marie- Zénobie Harlay.
Car, oui, j’ai enfin pu danser là !
Au milieu de ces pièces si justement évocatrices, qui laissent tant de place à l’imaginaire des forces qui les ont pensées et construites.
Formes de corps, qui respirent cette fois, en présence, tendues, ramassées, traversées, posées là.
Dans le silence.

 

 

Katinka Bock, Radio / Tomorrow’s sculpture
Jusqu’au 20 janvier 2019
IAC – Institut d’art contemporain, Villeurbanne, France
Du mercredi au vendredi de 14h à 18h, le week-end de 13h à 19h
6 €