FIAC Hors les murs 2017
La programmation annuelle hors les murs de la FIAC (Foire internationale d’art contemporain de Paris) investit traditionnellement plusieurs lieux parisiens en proposant un parcours d’œuvres à ciel ouvert.
Après les oliviers blanchis d’Ugo Rondinone en 2016, l’artiste mis à l’honneur sur la Place Vendôme en 2017 est l’américain Oscar Tuazon. Une colonne d’eau (2017) est composée de quatre sections de tuyaux thermoplastiques de dimensions monumentales (le plus imposant mesure 210 cm de diamètre pour 866 cm de longueur) disposés à plusieurs mètres de distance l’un de l’autre.
À l’intérieur de ces tubes vides sont imbriqués des troncs d’arbres provenant du bois de Vincennes. Avec cette installation, Oscar Tuazon rend visible les canalisations de la ville, laissant imaginer le maillage de tuyaux souterrains qui permettent la circulation de l’eau dans toute la métropole. Ce système d’irrigation, qui nous fait penser au système veineux et artériel du corps humain, permet la vie de cet organisme vivant qu’est la ville de Paris. Mais comme pour Les villes invisibles d’Italo Calvino, aucune ville n’est reconnaissable, mais chacune s’y reconnait. Une sculpture qui reflète l’intérêt de l’artiste pour les problématiques environnementales et en particulier la question de la consommation de l’eau.
Un parcours de vingt-cinq œuvres à ciel ouvert se dessine dans le Jardin des Tuileries, lieu incontournable du parcours hors les murs. Installations, sculptures, performances se déploient entre les bassins et les pelouses du jardin. Un service de médiation est assuré par les élèves de l’École du Louvre pendant toute la semaine de la foire.
Le jardin et l’intérieur du Musée Delacroix ont été investis par l’artiste allemande Katinka Bock. Inspirée par la manière qu’avait le peintre d’agencer l’espace et de le rendre propice à la création, Katinka Bock crée un corpus de six œuvres qui dialoguent non seulement avec l’espace d’exposition, mais aussi avec l’histoire du lieu, chargé d’images, symboles et usages.
Pour terminer avec les œuvres en plein air, après avoir été refusé par le Musée du Louvre car « des légendes sur l’Internet circulent et attribuent à cette œuvre une vision trop brutale qui risque d’être mal perçue par notre public traditionnel du jardin des Tuileries »1 explique Jean-Luc Martinez, Président du Louvre, le Domestikator du collectif Joep Van Lieshout a finalement été installé sur le parvis du Centre Pompidou.
« Obscène, pornographique ? Eh bien, malheureusement l’obscénité est partout et la pornographie aussi. Mais certainement pas dans cette œuvre d’art » affirme Bernard Blistène, directeur du Centre Pompidou, à la presse anglaise.2 Dans un court article publié sur Le Point, l’artiste se dit « heureux que les visiteurs du Centre Pompidou puissent avoir l’opportunité de faire l’expérience de cette œuvre et espère que cela génère questions et dialogue autour de la complexité du problème que pose la domestication de notre monde ».3
1 Source Le Monde
2 Source The Guardian
3 Source Le Point