• Michelle Stuart, Sayreville Strata Quartet, 1976. Courtesy the artist and Leslie Tonkonow Artworks + Projects, New York. © Michelle Stuart. Photo: Bill Jacobson Studio, New York. Courtesy Dia Art Foundation, New York
  • Michelle Stuart, Eclipse: August 21, 2017 off South Carolina, 2017 Suite of twenty archival inkjet photographs Overall: 35.5 x 57 inches (90.2 x 144.8 cm). © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
  • Michelle Stuart, These Fragments Against Time, 2018 Wall: Suite of 130 archival inkjet photographs; Table: wood, beeswax, earth, rocks, sand, various fragments of fossilized shells, bones of various animals, including whale, horse, coyote, beaver, bird Wall: 89.5 x 149 inches (227.3 x 378.5 cm) overall Table: 24 x 22 x 96 inches (61 x 55.9 x 243.8 cm). Installation view, Michelle Stuart, Flight of Time, Galerie Lelong & Co., New York, January 31 – March 9, 2019. Courtesy Galerie Lelong & Co., New York © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
  • Michelle Stuart, Five O'Clock, 2015 Suite of thirty archival inkjet photographs 8.5 x 11 inches (21.6 x 27.9 cm) each 44.5 x 68.5 inches (113 x 174 cm) overall © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
  • Michelle Stuart, Stereo Imprint, c. 1970 Graphite on paper 24 x 48 inches (61 x 121.9 cm) © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
  • Michelle Stuart, Flight of Time, 2016 Suite of eighty-eight archival inkjet photographs 71.5 x 126 inches (181.6 x 320 cm) overall © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
  • Michelle Stuart, Chance, 2015 Archival inkjet photograph 13 x 19 inches (33 x 48.3 cm) © Michelle Stuart Courtesy Galerie Lelong & Co., New York
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« … imaginer, révéler et redonner vie à cette connexion de l’humain avec l’univers »

Actualités - 05/02/2019 - Article : Aniko Erdosi

Michelle Stuart qui, dans les années 60, fut l’une des premières artistes à utiliser des matériaux provenant de la nature, a travaillé sur des médias allant du dessin aux « earthworks » in situ, en passant par la photographie, la sculpture et les installations. Son travail a été mentionné dans les contextes de la théorie postmoderniste, du land art, du earth art, et du féminisme. Mais dans le cadre des deux derniers, alors qu’elle était interviewée sur son rôle au sein du earth art, elle révélait une sensibilité bien particulière quant à une distinction stricte entre les sexes :

« Ce n’était pas de grosses productions comme celles que faisaient les mecs, elles ne nécessitaient pas des tracteurs et des choses comme ça. J’ai découvert que, d’une manière ou d’une autre, on pouvait dire des choses sans avoir à devenir promoteur. »

Originaire de Californie, elle développe une relation forte avec la nature et le paysage qui deviendra essentielle à sa pratique artistique. Au cours de six décennies d’exploration personnelle et artistique, elle crée des œuvres dans le grand Ouest américain, à Copán (Honduras), dans le Yucatan, les îles Galápagos, à Nazca (Pérou), et en Nouvelle-Zélande, entre autres, en quête de sites chargés de spiritualité lui permettant d’explorer sa propre relation à la terre et à la nature.

Voyager, explorer, rassembler des matériaux de différents sites géographiques (pierres, cailloux, terre, et autres matériaux expérimentaux) et les incorporer à son travail ont toujours été à la base de son langage artistique, qui, récemment, s’est élargie avec l’utilisation croissante de la photographie. Son exposition à la Galerie Lelong & Co à New York, intitulée Flight of Time, présente actuellement quelques-unes de ses installations les plus récentes, dont photographies, objets trouvés et formes sculpturales, ainsi que certaines œuvres datant de sa période earth art. Elle offre ici un aperçu de sa méthode d’exploration pour Eclipse August 21, 2017, off South Carolina, une nouvelle œuvre de 2017 présentée à l’exposition :

« Nous avons loué un voilier et son équipage et navigué à 50 kilomètres de la côte des Carolines pour photographier l’éclipse solaire au-dessus de l’Atlantique. »

A la fin des années 60, alors qu’elle vit à Atlanta, Stuart décide d’incorporer dans son travail une terre ocre issue d’un site archéologique indien, marquant ainsi le début d’un long intérêt pour les traces de l’humain sur le paysage. Des années plus tard, à New York, elle fait des excursions à Sayreville, dans le New Jersey (un site que Charles Simonds et Robert Smithson ont également visité à cette époque) où elle trouve dans une carrière une argile d’un rouge profond qui, selon ces propres mots, « était douce et s’étalait merveilleusement. » Cette découverte l’a conduite à créer une série d’œuvres, généralement appelées « scrolls » (« rouleaux » en anglais).

« Au début les scrolls étaient des empreintes. En frottant le papier dans la terre, vous faites apparaître l’image, comme par magie. Plus tard, j’écrasais des pierres et de la terre sur la surface et celle-ci prenait la coloration de la terre. »

Cette exploration de la relation et du contact, si littérale dans ses scrolls et fondamentale dans son travail en général, est au cœur de l’approche artistique de Stuart. L’exposition actuelle comprend le scroll Mesa Verde de 1977, réalisé avec de la terre et des pierres provenant du site du même nom dans le sud-ouest américain, ancienne habitation d’un peuple Pueblo du VIème au XIIème siècle.

Autre œuvre de ses débuts exposée et elle aussi liée à la terre, Stereo Print (vers 1970) est née de l’intérêt de Stuart pour les « stereo views » et a été créée, tout comme ses scrolls, par frottement de la terre sur le papier.

Bien qu’il ne soit pas exposé ici, ne manquez pas de voir, en exposition permanente au Dia:Beacon, Sayreville Strata Quarter, un autre merveilleux scroll de 1976.

Michelle Stuart
Flight of Time
31 janvier – 9 mars 2019
Galerie Lelong & Co., New York