• Roberto Aizenberg, Sin Titulo, 2003, Bronze Laminé, 390x170cms
  • Léon Ferrari, A los derechos humanos, 2011, Tiges d’acier inox sur poutre de bois 600x300x300 cms
  • Marie Orensanz, Pensar es un hecho revolucionario, 199-2010, Acier Corten 600x2080 c/u
  • Grupo de Arte Callejero (Violeta Bernasconi, Lorena Bossi, Mariana Corral, Carolina Golder, Vanessa Bossi) Carteles de la Memoria, 1999-2010, Intervention urbaine, 53 panneaux de signalisation, fer galvanisé et laminé réflextif.
  • Détail de Carteles de la Memoria
  • Détail de Carteles de la Memoria
  • Nicolàs Guagnini, 30,000, 1999-2009, Colonnes d’acier peinture époxi, 400cms x 0,12 c/u
  • Nicolàs Guagnini, 30,000, 1999-2009, Colonnes d’acier peinture époxi, 400cms x 0,12 c/u
  • Nicolàs Guagnini, 30,000, 1999-2009, Colonnes d’acier peinture époxi, 400cms x 0,12 c/u
  • cartel d’explication pour Nicolàs Guagnini, 30,000, 1999-2009, Colonnes d’acier peinture époxi
  • Dennis Oppenheim, Monumemto al escape, 1999-2001, Acier, Verre laminé et matériaux divers, 600 x 700 x 280 cms
  • Norberto Gòmez,Torres de la Memoria, 1999-2012,Acier Corten 774 x 368 cms
  • William Tucker, Victoria, 2001, Ciment blanc et Pierre fendue, 766 x770x135 cms
  • William Tucker, Victoria, 2001, Ciment blanc et Pierre fendue, 766 x770x135 cms
  • Claudia Fontes, Reconstrucciòn del retrato de Pablo Mìguez, 1999-2010, Reflets de l’eau del Rio de la Plata sur acier inoxidable poli mirroir.
  • cartel Claudia Fontes, Reconstrucciòn del retrato de Pablo Mìguez, 1999-2010, Reflets de l’eau del Rio de la Plata sur acier inoxidable poli mirroir.
  • Mur de la mémoire avec les noms des disparus
  • Mur de la mémoire avec les noms des disparus
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Parque de la Memoria, Buenos Aires, Argentine

Destinations - 19/03/2015 - Article : Dominique Haim - Photos : Dominique Haim

Face à la mer, derrière l’université de Buenos Aires, on découvre le Parque de la Memoria, parc de sculptures monumentales d’artistes de renommée internationale tel Denis Oppenheim, León Ferrari ou William Tucker, dédié aux trente mille « desaparecidos ».

Dès 10h du matin, heure d’ouverture, c’est sous un soleil de plomb que l’on se promène dans cet espace où les arbres sont presque absents. On est d’emblée surpris par l’émotion qui s’en dégage.

Neuf sculptures, toutes imposantes, sobres et puissantes. Sept sont d’artistes argentins. Toutes font référence à l’effacement, la disparition.

Sur chaque cartel qui accompagne les œuvres, toutes poignantes : l’intention de l’artiste. Comme celle de Nicolás Guagnini, artiste argentin né en 1966, intitulée 30.000. Sur vingt-cinq poteaux en prisme de quatre mètres de haut, espacés les uns des autres de façon régulière, est imprimé le portrait du père de l’artiste, disparu en 1977. En se déplaçant autour de l’œuvre, on arrive à l’angle précis où ce portrait est entièrement reconstitué. Il se décompose et s’efface lorsqu’on se déplace à nouveau.

Ou encore celle de Claudia Fontes, artiste argentine née en 1964, Reconstrucción del retrato de Pablo Míguez. À 40 m du bord, installé dans le Rio de la Plata, en mémoire aux disparus jetés dans ce fleuve, se trouve un petit personnage en acier inox que l’eau, en s’y reflétant, fait disparaître. Pablo Míguez, disparu à l’âge de 14 ans, aurait aujourd’hui le même âge que l’artiste.

Le Parque de la Memoria, conçu en 1998 par des organismes humanitaires, les pouvoirs institutionnels de la ville de Buenos Aires et l’université, est un lieu de souvenir, de réflexion, en hommage aux victimes du « terrorisme d’état » dans les années 70 à 80. Il est inauguré en 2006.

Il abrite également un musée ainsi qu’un imposant Mémorial aux Disparus. Œuvre d’art en lui même, ce long mur en granit noir ou gris selon la lumière zigzague à la fois vers le ciel et la mer, inscrivant dans ce paysage épuré comme une grande cicatrice. Sur ce granit, classés par année et par ordre alphabétique, sont gravés les noms des  trente mille disparus et leurs âges : de 14 à plus de 80 ans, la majorité entre vingt et trente ans. Selon l’angle et le jeu d’ombre et de lumière, les noms disparaissent ou réapparaissent.

De l’architecture au choix imposant des œuvres, c’est avec force, élégance et subtilité que se parc témoigne d’une page douloureuse de l’Histoire.

Artistes : Dennis Oppenheim, William Tucker, Roberto Aizenberg, Marie Orensanz, Grupo de Arte Callejero, Nicolás Guagnini, Claudia Fontes, Norberto Gómez, León Ferrari

Parque de la Memoria
Avenida Costanera Norte Rafael Obligado 6745
Derrière la cité Universitaire
Buenos Aires, Argentine

Ouvert du lundi au vendredi : 10h-18h
Samedi, dimanche et jours fériés : 10h-19h